Séparatisme : Les représentants des cultes chrétiens prennent la parole dans une tribune et dénoncent le contrôle de l’Etat

Les représentants des trois églises du christianismes, catholique, protestant et orthodoxe prennent la parole dans une tribune publiée dans Le Figaro. Ils alertent sur le projet de loi séparatisme et sur le renforcement du contrôle de l’Etat sur les cultes.
François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France et le Métropolite Emmanuel Adamakis, du Patriarcat œcuménique en France ont signé une tribune publiée dans Le Figaro mercredi 10 mars.
Les représentants des trois cultes chrétiens y réaffirment leurs inquiétudes quant au projet de loi « pour conforter les principes de la République » et dénoncent le contrôle de l’État sur les associations cultuelles.
Le texte adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le 16 février après deux semaines de débats et des auditions avec les représentants des différents cultes sera examiné par le Sénat à partir du 30 mars prochain.
Une atteinte aux libertés fondamentales
Les signataires qui veulent se faire entendre avant cette seconde étape, se disent inquiets quant à « la liberté de culte, d’association, d’enseignement et même à la liberté d’opinion » et estiment que ce projet de loi risque « de porter atteinte » à ses « libertés fondamentales ». La tribune est offensive mais le fond n’est pas nouveau, depuis les balbutiements de ce projet de loi les représentants des cultes et particulièrement des cultes chrétiens n’ont cessé de dénoncer ou d’alerter sur ce texte de loi qui pourrait devenir à leurs yeux une entrave au libre exercice du culte.
Une loi de contraintes
Les représentants des cultes chrétiens reviennent également sur la Loi 1905, une loi qui rend les citoyens « libres de croire ou de ne pas croire et, s’ils croient, de pratiquer leur culte individuellement et en commun dans les seules limites de l’ordre public ». Ils dénoncent le passage d’une loi qui énonce « les conditions de la liberté et laisse cette liberté s’exercer » à une loi « de contraintes et de contrôles multipliés » alors que selon eux les procédures nécessaires pour garantir l’ordre public sont déjà en place.
Lutter contre le « séparatisme » dans le respect de la loi 1905
« Nous saluons sans réserve les dispositions du projet de loi permettant de lutter plus directement contre les mariages forcés, les mutilations sexuelles des jeunes filles, l’inégalité de l’héritage, les discours de haine, les discriminations multiformes. » affirment-ils également tout en se demandant à quoi cela sert-il « de compliquer la vie des associations cultuelles prévues par la loi de 1905 ? ».
Ces deux affirmations mises bout à bout résument bien l’esprit de cette tribune. Si les représentants des trois églises chrétiennes considèrent qu’il faut bel et bien lutter « contre les séparatismes », ils veulent que la logique de la loi de 1905, donc de la séparation de l’Etat et de l’Eglise, soit pleinement respectée.
Camille Westphal Perrier